Ô Miroir, mon beau miroir…

E-Réputation

Googler son collègue de bureau, sa petite amie, son nouveau prof de Tai Chi, depuis chez soi, au travail, partout… Qui n’a jamais éprouvé ce confort douillet de l’information dévoilée « par Google », à l’insu du sujet ciblé ? Qui n’a jamais essuyé un petit sourire réjoui en découvrant un « scoop » sur sa cible et qui n’a jamais espéré retirer cette infâme photo du collège, rougie d’acné, qui traîne encore sur Copains d’Avant, Flick’r ou la gallerie photo du profil Facebook ? Que celui qui n’a jamais Googlé jette le premier Iphone !

Bruit de fond assourdissant des Facebook, wikipedia, youtube, les innombrables forums, groupes de discussions, blogs, « twitt »… Ils parlent de nos entreprises, de nos proches, de nos idées politiques, de nos religions, de notre consommation, de notre vie sexuelle et même, souvent, de nous-même. A bord du vaisseau de 2001, l’Odyssée de l’Espace, l’ordinateur HAL savait tout. Demain, restera-t-il encore une parcelle de nos vies vierge de toute surveillance, avérée ou potentielle ?

N’oubliez jamais…

Dans cet univers de Googling massif et généralisé, ce qui se dit ou s’écrit sur nous a une importance majeure : c’est notre véritable carte de visite. Celle dont, par définition, on ne peut choisir la couleur, la police ou le format. Vous avez participé à un relais 4 * 100 mètres et terminé 25ème en 2001, à Aix-les-Bains ? Les résultats, publiés en ligne, sont toujours là 12 années plus tard. Vous vous êtes lancés dans une diatribe politique enflammée sur Agoravox ou un Newsgroup ? Cinq années plus tard, votre boss évalue vos arguments… Le web n’oublie pas : les paroles s’envolent, mais les écrits (et les vidéos) restent. Passé et présent sont placés au même niveau. Souvent, d’ailleurs, le passé occulte le présent immédiat.

La Réputation sur Internet peut-être ainsi résumée : le caractère de ce qui se dit ou s’écrit quand on tape un mot sur Google. Que le mot clef soit « Nicolas Sarkozy », « Nestlé », « Nestor Dupont » ou encore « Islam », « socialisme » ou « Johnny Hallyday », le Net a une idée là-dessus. Ou plus exactement, des milliers de blogueurs de toute nationalité, des centaines de vidéastes en herbe ou confirmés, des dizaines de pages wikipedia, ont une idée là-dessus : et il y a toutes les chances pour que les intéressés n’aient pas été consultés.

Le Web a changé de nature. Pendant longtemps, il suffisait de disposer d’un site Internet « vitrine » pour présenter son activité. Le Web était alors un gigantesque bazar réseau de sites institutionnels, d’entreprises, d’associations. L’émergence du haut-débit, l’arrivée du grand public online et l’avènement des outils « 2.0 », offrant la parole à l’internaute sans compétence informatique, via les blogs, les plate-formes communautaires (Agoravox), les nouveaux médias collaboratifs (Rue89) ont révolutionné cette situation. Internet était une galerie de photos sages : c’est désormais un film d’action.

Tout le monde commente tout le monde. Créer un site pour se présenter ne suffit plus pour maîtriser son image – en effet, des centaines d’autres sites parlent déjà de vous. L’image se décline désormais sur un univers de sites relais, de commentaires, de médias en ligne, reléguant les sites « institutionnels » ou « corporate » en arrière plan dans le panorama des contenus. On ne peut plus guère prétendre contrôler son image web, si ce n’est encore l’influencer.

La E-Reputation, c’est du lourd

Mais nous nous garderons bien, sous les dehors ludiques de ces sujets dans le vent, de rassurer le lecteur. La « E-Reputation », si elle se cantonnait aux cancans, buzz et autres ragots, aurait finalement bien peu d’importance. Il est d’ailleurs r

egrettable qu’elle soit trop souvent réduite à cette seule dimension dans l’imaginaire du grand public. Etendons là maintenant à l’image d’une entreprise, de ses dirigeants, d’une marque, à la crédibilité personnelle ou professionnelle d’un individu, à l’image d’un homme politique en campagne…

C’est même le visage public des croyances, des idéologies et des idées que façonne Internet, terre de mission, terreau de propagande : politiciens et prophètes en tout genre l’ont bien compris. La tournure d’une page wikipedia, la statistique obtenue en premier sur une question donnée, la première vidéo qui apparait sur le mot clef « Pouvoir d’achat » ou encore « Karl Marx » : l’influence est à la fois subtile et massive, personnalisée – puisque l’information obtenue correspond à la requête de l’internaute – et globale, susceptible d’atteindre toute une population, voir même des zones linguistiques entières.

« Raconter son histoire » sur le web est un droit : un individu est libre de parler de lui ou de faire parler de lui comme il l’entend, une marque de faire sa promotion ou de se défendre, un homme politique de développer ses mérites, une idéologie de placer ses arguments… Sans ce droit total à « se raconter », cette liberté d’expression fondamentale chevillée à l’ADN libertaire du web, il n’y a plus de démocratie. Cependant, « raconter des histoires », travestir la vérité, utiliser l’anonymat – une des libertés fondamentales du web – pour désinformer ou calomnier, détourner les propos d’un tiers en son nom, sont autant de pratiques non seulement illégales pour la plupart, mais dangereuses pour notre vie sociale.

Encore un blog ? Mais pour quoi faire ?

Nous avons créée ce blog pour explorer ce nouvel univers de communication d’influence qu’est devenu le web ces dernières années. Sous le vocable de « E-Reputation », nous essaierons de réfléchir à tous les sujets liés à la compréhension et l’étude de ces phénomènes nouveaux et complexes. E-Reputation désigne à la fois la Réputation sur Internet (on sait la complexité d’une définition de la Réputation), mais aussi l’ensemble des méthodes et techniques qui permettent de gérer cette Réputation. Entre autres, l’audit d’Image web, la Veille de Réputation, la création et le placement de contenus, le référencement, la création de sites relais, les relations publiques blogueurs…

Ce blog est né d’une même passion pour Internet, qui nous a réuni, Alexandre et Edouard, le spécialiste du référencement, du SEO (Search Engine Optimization), et le conseil en stratégie de communication (Image & Stratégie). Deux métiers, très différents et très complémentaires, pour une même culture : Internet. La E-Reputation n’est pas seulement un champs d’étude : c’est notre métier. Nous poursuivons une collaboration au long cours sur les projets de nos clients : comprendre, cibler des relais, argumenter, créer et placer des contenus, créer et promouvoir des e-medias, animer des communautés web, voilà notre pain quotidien !

Dans notre métier, nous nous posons tous les jours de très nombreuses questions sur les bonnes méthodes, l’évaluation de nos résultats, l’éthique de nos projets. Ce blog sera notre plate-forme d’échange « expérimentale », avec vous, chers lecteurs. Si nous devons, pour des raisons de confidentialité évidentes, garder le secret sur nos projets, nous pouvons librement échanger sur les méthodes, les idées, les commentaires que notre pratique professionnelle nous inspire. Alors que le marché de la communication et de la publicité commence à se pencher sérieusement sur la E-Reputation, il est temps de se poser les bonnes questions !

Alexandre & Edouard
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5 Responses to “Ô Miroir, mon beau miroir…”

  1. C’est avec plaisir que je poste le premier commentaire sur ce blog. Bon courage Alex et à ton acolyte!! (au passage, t’as un e-mail 😉 ).

  2. Bravo pour la création et l’animation de ce blog en tandem.

    Joli nom de domaine 😉

  3. Bravo pour ce blog… on attend avec impatience la suite 😉

  4. Merci de ce soutien, nous allons tenter de rédiger le plus fréquemment possible, mais vous-même blogueurs vous savez le travail à fournir 🙂

  5. Merci à tous ! cette année sera celle de la e reputation !

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  1. E-Réputation : Le Blog - [...] vous laisse lire le billet de lancement Ô Miroir, mon beau miroir…, tiré du fameux conte de Grimm Blanche-Neige,…