L'e-réputation dans la grande presse

L’E-Réputation fait son chemin et s’il y a encore peu le sujet était traité uniquement sur les blogs, aujourd’hui, la grande presse en parle.

L’e-réputation selon Marianne2

Alors évidemment nous n’avons pas souvent le droit à un sujet bien traité (cf « Cyber-Réputation sur 13ème rue« ), c’est le cas de celui de Marianne2 d’hier, dont les aspects techniques sont mal maîtrisés :

« Quand une information est chargée sur Internet, elle repose dans un serveur qui la garde en mémoire aussi longtemps qu’il existe, explique une professionnelle du buzz marketing. Même si elle est modifiée ou effacée, l’information envoyée à l’origine reste dans le « cache » de Google et du serveur.

C’est à moitié faux.

Si l’information est effacée, elle l’est sur le serveur d’hébergement instantanément. Par contre, elle peut rester plus ou moins longtemps dans le cache de Google (cas présent), mais elle ne le restera que le temps que Google reviennent sur la page et vu l’erreur la remplaçant (cas présent), elle sera simplement désindexé (donc plus de cache).

L’idée n’est cependant pas totalement fausse, puisque sur l’exemple de Piroska Nagy, je viens d’uploader l’image sur cet hébergement et j’ai même poussé le vice en reprenant la page complète du cache actuel de Google (Cache Piroska Nagy). Ainsi, cette page perdurera le temps qu’on me demande de la supprimer. Et si j’ai un hébergement au Bahamas (ce n’est pas qu’un paradis fiscal) personne ne pourra même me retrouver pour me demander de la supprimer.

Par ailleurs, il existe d’autres traces, en effet dans le cas où personne n’a dupliqué le contenu sur d’autres serveurs, on peut parfois s’abreuver au site d’archivage du web archive.org. Cependant, il n’indexe pas tout les sites, ni toute les pages, ainsi dans le cas présent, nous avons bien des archives du site de l’EHESS, mais pas de la page de Piroska Nagy.

La seule solution pour effacer totalement une info, c’est d’aller voir le programmateur de chaque site et de le convaincre de la supprimer du serveur, définitivement. » Sur le web, aucune info n’est perdue, effacée ou supprimée, elle est simplement présente ou absente sur un serveur. Un exemple: Piroska Nagy, l’experte du FMI avec qui Dominique Strauss-Kahn aurait eu une liaison. Si [sa fiche de l’université du Québéc]url:gas.ehess.fr/document.php?id=127 a été supprimée, on peut en revanche retrouver [le portrait qui y était présent]url:gas.ehess.fr/docannexe/image/127/img-1.jpg en cherchant dans Google Images, preuve que le document « image » est resté dans le cache du moteur de recherche.

C’est totalement faux.

Google n’a pas de cache des images (uniquement du code HTML), ainsi, l’image en question n’a tout simplement pas été supprimée du serveur de l’EHESS.

Notez tout de même que Google a bien le cache (HTML uniquement) en question sur ses serveurs pendant des années, mais nous n’y avons pas accès.

L’e-réputation selon Ecrans

L’article d’Ecrans concerne les aspects légaux, écrit par l’avocat Vincent Dufief (qu’on retrouve dans la vidéo « Cyber-Réputation sur 1

3ème rue« ). C’est à lire, mais je souhaite souligner que le choix judiciaire n’est que rarement la bonne alternative.

L’e-réputation selon l’Express

Petit article de l’Express, dont l’intérêt est limité. Il faut noter que le travail d’E-réputation, ne se résume heureusement pas au travail de référencement (« reléguer le plus loin possible » les « mauvaises pages ») et que le référencement ne se résume pas non plus à un clic dans un logiciel. Il existe un panel d’outils à utiliser pour effectuer une bonne stratégie d’optimisation de sites, mais il n’y a pas de « logiciels miracles ».

Flairant le bon créneau, certaines agences proposent désormais à leurs clients d’examiner leur cyber-réputation et de la corriger. C’est le cas de l’Interactive Communication Agency, basée en Suisse. Son travail consiste à reléguer le plus loin possible dans les pages recherchées, grâce à des logiciels, les informations pouvant nuire. «Quelqu’un qui a eu des problèmes avec la justice dans les années 1970 n’a aucune envie de voir resurgir son passé trente ans plus tard, explique David Sadigh, cofondateur d’IC Agency. Nous lui permettons de gommer cet antécédent préjudiciable qui l’empêcherait de se réinsérer socialement.»

L’e-réputation selon France Info

Plus intéressant, l’interview sur France Info de Franck Sitbon DG de la société de référencement Webformance, qui semble contrairement à ce qu’on pourrait attendre s’intéresser à autre chose qu’au levier technique du référencement.

L’e-réputation sur Les Echos

Hommage à Les Echos, qui même s’il n’attire pas les foules, réalise souvent de bons papiers. Ici, le traitement de l’e-reputation est réalisé par deux bons articles.

Le premier rappelle les actions légales possibles.

Le second est encore plus intéressant, car il reprend bien les différents aspects de l’e-réputation, que ce soit la veille et l’analyse de la réputation, le « nettoyage » par la loi ou par le « déréférencement », la création de contenu (blog…) et l’aspect communautaire, consistant à être présent et à communiquer avec les communautés (concept de « community management »).

L’e-réputation sur le site de l’Atelier (site de l’Emission du même nom BFM/BNP)

La courte interview de Didier Frochot d’Infostratèges manque un peu d’intérêt, notamment, car les aspects Marketing énoncés dans le titre du billet « E-réputation : un enjeu marketing à ne pas négliger », ne sont pas abordé.

Cependant, le dossier spécial d’Infostratèges lié semble très complet.

L’e-réputation dans la « petite presse »

Pour conclure, cette revue de presse, allons voir les Blogs Opinion Watch et Bababillgates, le premier décrivant le business émergent de l’e-réputation, le second les bonnes méthodes de réseautage sur le web.

[Edit] Pour conclure, lire la synthèse de Palpitt, qui ajoute le besoin d’entreprises transparentes et le concept de co-création de la réputation. Ô Miroir, mon beau miroir…

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5 Responses to “L'e-réputation dans la grande presse”

  1. Au menu de la petite (mais non moins intéressante) presse, il y a aussi l’article de synthèse de Palpitt :

    http://www.palpitt.fr/blog/index.php?post/2008/05/09/Entreprises-et-reputation-en-ligne-%3A-de-la-necessite-detre-radicalement-transparent

  2. Merci Laurent pour ce lien.

  3. Excellent article ! Il est intéressant de voir une vraie réflexion sur l’actualité « brute », pour éviter les simplifications trop hâtives…
    Pour plus d’infos sur l’e-réputation, je signale notre blog sur le mêm thème, http://www.twenty1.fr
    Bonne lecture !

  4. très bon article merci !
    Comme je le dis depuis quelques semaines, j’en ai un peu marre de la e-réputation, mais pour les billets comme celui ci c’est très plaisant!

    Allez vous faire une rubrique spéciale analyse du sujet dans les « médias traditionnels »? ce serait très intéressant…

    bonne continuation!

  5. Merci pour le lien ; et vive le blog e-reputation avec juste une plus grande fréquence de publication please 😉

    @+

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