l'Age de la Réputation

Le web est une nouvelle machine sociale à hiérarchiser l’information. Autrement dit, le contenu est désormais indissociable de l’appréciation sur le contenu. Le simple regard porté sur une information conditionne désormais son accessibilité. Plus vous êtes lus, plus vous serez accessibles et donc visibles…

On connaissait les tuyaux, les contenus, on (re)découvre l’ordre spontané qui organise l’ensemble.

Billet passionnant de Novovision

Article original de Gloria Origgi

Extrait (en lire plus sur Novovision) :

Un remarquable article de la philosophe Gloria Origgi, sur les conditions d’accès à l’information sur internet, dépasse l’opposition courante entre la conception du web comme « système de stockage de l’information » et celle du web comme « réseaux social » entre les individus. Elle montre comment c’est précisément le caractère social, ou relationnel, du web, qui organise de manière collective l’évaluation et la classification des informations, qui est la condition même de leur accès par les individus.

Elle propose une typologie des procédures de « filtrage collectif » de l’information sur le web, selon le niveau d’engagement des individus dans un processus de collaboration volontaire, dont la forme la plus aboutie est la « recommandation »

. Cette approche la conduit à prédire que « l’Âge de l’information est en train d’être remplacé par un Âge de la réputation ».

Dépassant l’analyse proposée par l’auteur, on est tenté d’en étendre la portée, passant d’un système d’accès basé sur la réputation des informations, à un niveau supérieur basé sur la réputation des individus qui émettent ces recommandations. On en voit des exemples dans des réseaux sociaux de partage de signets ou dans la structure même de la blogosphère.

Dans le domaine qui m’occupe, on est en droit d’y voir aussi la plus profonde et radicale remise en cause de la possibilité même du journalisme comme intermédiaire social de l’accès à l’information à l’ère d’internet.

Celui-ci est totalement dépassé, car il n’est pas en mesure de répondre aux défis nouveaux de l’accès à l’information posés sur le web par l’ampleur du stock de connaissances disponible, aussi bien en termes de vérification, que d’évaluation de leur pertinence et de hiérarchisation. La seule issue passe par des procédures qui associent automatisation et collaboration, et qui demandent la mise en oeuvre de moyens sociaux et technologiques qui échappent très largement aux capacités de l’« artisanat du journalisme ».

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