Présidentielle sur internet : Mélenchon, cyber-tribun à l’ancienne

Comme nous pouvons le constater sur ce premier graph tiré de notre baromètre, Jean-Luc Mélenchon a connu une faible croissance de sa visibilité sur Internet depuis son entrée en campagne : une hausse régulière mais peu élevée de sa présence témoigne d’une campagne qui  n’accélère pas.Si on classe la visibilité des candidats sur Internet en trois groupes, (second graph) on trouve un groupe de tête, composé du Président, Hollande, Le Pen (entre 7 et 50 % de visibilité relative), un groupe médian, entre 1 et 6 % de visibilité relative (Joly, Mélenchon, Villepin, Morin) et enfin les lanternes rouges (Poutou, Arthaud, Nihous). Mélenchon, avec 3 à 4 % de visibilité, se classe dans la moyenne du second groupe. C’est plutôt médiocre au regard de sa notoriété.Si on n’observe pas de dynamique sur Internet, c’est également le cas des sondages d’opinion puisque depuis mai 2011, Jean-Luc Mélenchon stagne autour de 5 à 8 % des intentions de vote.

JLM est un tribun à l’ancienne et il le revendique.  Il est manifeste que le web n’est pas sa tasse de thé. Comme il l’écrit lui-même sur son blog : « je passe mon temps à écrire, relire et parler ». Internet est pour lui un dazibao. Il affiche ses idées mais ne joue pas le jeu du dialogue.Par exemple, Jean-Luc Mélenchon ne tweete pas en personne. Il l’annonce d’emblée. Il compte seulement 17 000 fans sur Facebook (compte 30 000 pour Marine Le Pen) et 4000 followers sur tweeter.
On ne sent pas la même dynamique web que celle observée pour le FN, qui recrute massivement sur Facebook parmi les classes populaires.

Son point fort est son blog, régulièrement mis à jour et objet de nombreux commentaires, ainsi que les nombreuses vidéos qui relaient ses fameux « coups de gueule » médiatiques. Sa très forte prestation sur France 2 « des paroles et des actes », où il interpelle notamment Jean-Louis Beffa, ancien grand patron de Saint Gobain, a été vue au moins 60 000 fois sur Dailymotion.Paradoxalement, le Front de Gauche, sur le net, est presque plus visible que son patron. Fruit de plusieurs années de travail militant, c’est le parti qui signe le site internet modernisé (placeaupeuple2012.fr) et l’application iphone qui nous invite à devenir des révolunautes. On sent la culture du « parti » plus forte ici qu’ailleurs.